Avant de vous lancer dans l’action, il est important d’en évaluer les objectifs et les effets attendus. Cette fiche vous aidera à construire ce diagnostic préalable.
De nombreux termes sont utilisés pour définir l'étude préalable : diagnostic, mission exploratoire, évaluation initiale, baseline study… Bien qu'il représente un investissement conséquent en temps et en moyens, le diagnostic est une étape primordiale qu'il ne faut pas négliger. Si un médecin fait un faux diagnostic, il prescrira un traitement non adapté et le patient ne sera pas soigné ! Il en est de même dans le montage d'un projet d'aide au développement : si les problèmes sont mal compris, mal analysés, les solutions proposées dans votre projet ne peuvent pas être efficaces.
Dans l'idéal, partez sur le terrain pour réaliser un diagnostic de qualité. L'enjeu de tout diagnostic : se poser les bonnes questions afin d'apporter des réponses adaptées et pérennes. À l'issue de cette étude de terrain, vous devez être en capacité de répondre aux questions suivantes : est-ce que mon idée de projet a le soutien des bénéficiaires ? Est-elle adaptée au contexte local ? Quel(s) problème(s) faut-il résoudre ? Comment ? Qui peut être associé ? Le projet est-il voué à être pérenne ?
Le diagnostic sert plusieurs objectifs :
Un diagnostic ne mène pas toujours à un projet. Or tout diagnostic suscite nécessairement des attentes de la part des institutionnels et de la population. Vous les sollicitez, réfléchissez ensemble à un préprojet… Dans une démarche respectueuse, il est nécessaire, quelle que soit la décision prise, d'informer ceux qui ont été mobilisés des suites qui seront données à ce travail.
La réalisation d'un diagnostic doit chercher à identifier les besoins exprimés par la population. Cette demande n'est pas toujours facile à déceler. Votre partenaire ne sera pas toujours à même de définir précisément ses attentes. Il faudra dans ce cas l'accompagner dans cette démarche.
Dans le cas où vous identifieriez un besoin (accès à l'irrigation, microcrédit, formation agricole…), il faut s'assurer que cela correspond à une demande clairement exprimée par la population.
Dans le cas où une demande se manifeste, posez-vous la question de savoir si vous pouvez répondre à cette demande. N'est-il pas préférable de créer un projet ad hoc ? N'est-il pas préférable d'appuyer des initiatives locales ?
Un projet de solidarité internationale doit, dès le départ, être co-construit avec les bénéficiaires. Le projet répond à un objectif de développement sur le long terme et à une demande locale de partenaires, non à une logique d'assistanat. Les populations ne prendront part au projet que si elles seules perçoivent l'intérêt même du projet proposé. Il est indispensable de s'accorder entre partenaires sur une même vision du préprojet (sorte de cahier des charges) et sur le rôle que chacun aura à jouer.
Les acteurs locaux susceptibles d'être concernés par ce projet sont appelés les parties prenantes. Qui sont-ils dans votre projet ? Il ne faut pas faire d'impasse. Chaque acteur peut avoir des attentes différentes par rapport à votre projet : faites le nécessaire pour identifier les intérêts de chacun. Il peut s'agir tant d'une association de quartier, d'un groupement de producteurs que de la mairie, d'une administration publique… Réaliser un tableau peut se révéler fructueux.
Nom de l’acteur | Participation envisageable dans le cadre du projet | Compétences pour participer au projet | Attentes et intérêts pour le projet | Risques pour le projet |
Acteur A | … | … | … | … |
Acteur B | … | … | … | … |
Important : travailler de concert avec les collectivités locales.
Les mairies ont des compétences locales dans de nombreux domaines : éducation, santé, eau et assainissement… Elles ont en charge l'administration de leur territoire. Elles doivent être informées de votre projet pour que vos actions s'intègrent dans la politique locale. Vous ne pouvez pas intervenir sans leur accord. Certaines d'entre elles disposent de plans de développement communaux. N'hésitez pas à les consulter.
Les informations dites secondaires (recherches bibliographiques, prises de contact avec des structures expérimentées, discussions avec les partenaires, recensement des personnes ressources, mise en réseau, archives…) permettent une ébauche de projet. A la suite de ce travail, vous avez d'ores et déjà une bonne analyse de la situation et des solutions possibles. Il est dans ce cas pertinent d'aller confronter ces informations théoriques au plus près des bénéficiaires.
Encouragez l'émergence d'idée nouvelle en énonçant le problème central à la population. Préférez une « démarche participative » à une « approche directive ». Les données seront par la suite traitées et analysées de façon exhaustive. Un rapport d'évaluation sera rédigé présentant l'analyse de la situation, des problèmes, et les recommandations/propositions d'action.
Prendre le temps sur le terrain. Dans des cultures où dire bonjour prend parfois 10 minutes, le recueil d'informations nécessaires au montage de projet peut être très long.
Pour vous aider à préparer au mieux votre mission terrain, il est conseillé de rédiger une feuille de route communément appelé « termes de référence ». Comment procéder ?
N'oubliez pas de préciser les méthodes de recueil des données (enquête, approche participative, sondage…) et les ressources techniques et financières qui seront allouées à l'évaluation.
Attention aux considérations émotives, humaines… L'intention du projet doit être située dans un cadre plus large.
Pour aller plus loin, consultez le Guide 06 de l’Agence des Micro Projets !
CENTRAIDER est un réseau régional multi-acteurs, au service de toutes les structures engagées dans des projets de coopération décentralisée et/ou de solidarité internationale (collectivités territoriales, associations, établissements scolaires, hôpitaux, universités, etc.). CENTRAIDER s'est fixé pour objectif l'amélioration des pratiques des acteurs de la coopération et la solidarité internationale.
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