Construction de classes et sanitaires pour l'école du Village de Reclassement Social de Fadiga au Sénégal

Contexte

En 1977, une loi a confié la gestion des villages de lépreux au Ministère de la Santé et de l'Action Sociale, pour leur permettre de combler leur retard et devenir ainsi des villages comme les autres. Les villages de lépreux sont alors devenus des VRS, Village de Reclassement Social, dont la gestion a été confiée à la DAHW Sénégal ( DAHW : Association allemande de lutte contre la lèpre, membre de l'ILEP). Basée à Dakar, la DAHW va progressivement combler le retard structurel, social et surtout éducatif des 12 VRS du Sénégal, avec malheureusement de fortes disparités. Fadiga, VRS situé dans le Sénégal Oriental loin de Dakar (700 kms) et de sa zone d'influence, restera longtemps très en recul quant à l'évolution de ses ressources humaines (Chefferie, GIE, groupements économiques, association des jeunes, etc.) et de ses infrastructures (écoles, infirmerie, etc.). Fadiga est un village pauvre en ressources humaines car trop peu d'enfants atteignent des niveaux d'études postbac. Mais il est surtout compliqué à gérer, car il regroupe les familles des anciens malades de la lèpre, et celles-ci sont d'origine très diverses avec plusieurs ethnies. Pour pallier cette lacune en ressources humaines, la qualité de l'enseignement y est primordiale. Fadiga compte 1329 habitants dont 30 grands handicapés de la lèpre pour la plupart des chefs de famille, et la principale activité économique des parents d'élèves de ce village est le maraîchage, assuré par les femmes. Les seules autres activités rémunératrices du village sont un peu d'agriculture d'hivernage, du commerce, et la production de charbon de bois traditionnellement réservée aux anciens malades handicapés de la lèpre, une activité compromise aujourd'hui par le manque de bois et le phénomène de la désertification. La population de Fadiga a triplé en 30 ans. De plus, la ville de Kédougou s'est largement étendue et Fadiga est devenu un quartier de Kédougou, des enfants de quartiers voisins ont donc intégré l'école. Ces deux facteurs ont engendré une forte augmentation du nombre d'élèves et les infrastructures ne sont donc plus adaptées. Seulement 8 classes en dur pour l'école primaire et 3 cases en dur pour l'école maternelle. Pour pallier ce manque de place, les habitants de Fadiga construisent chaque année 8 classes en paille, entre la fin de la saison des pluies et la rentrée scolaire. Les conditions d'apprentissage y sont très médiocres, tant pour les élèves que pour les enseignants. L'assiduité des élèves de ces classes de fortune est moins importante que dans les classes en dur. D'autre part les blocs sanitaires des 2 écoles sont actuellement inutilisables et les conditions d'hygiène sont catastrophiques. Néanmoins, l'école maternelle et l'école primaire sont reliées à l'eau potable.

Partenaires locaux

• DAHW (Association Allemande d'Aide aux lépreux)
• Direction Générale de l’Action Sociale du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale sénégalais
• L’Inspection de l’Education et de la Formation (IEF) de la région de Kédougou

Objectifs du projet

Objectif général :

Favoriser un accès et une éducation de qualité pour les élèves de l'école primaire et de l'école maternelle de Fadiga.

Objectifs spécifiques : 

• Améliorer les conditions d'accueil des élèves par la construction et l'équipement de 5 nouvelles salles de classe .
•  Permettre un accès à des services d'assainissement et d'hygiène adéquats pour les enseignants et les élèves.
•  Renforcer les capacités des élèves, des enseignants et des parents d'élèves sur l'hygiène et la gestion des infrastructures.

Activités

A1 : Construction de 3 classes en dur pour l'école primaire. Les travaux sont assurés par une entreprise locale de Kédougou recrutée par l'IEF, sur la base des devis établis par le CTR (contrôleur technique régional) de l'Inspection d'académie.

A2: Construction de 2 cases en dur pour l'école maternelle. Les travaux sont assurés par une entreprise locale de Kédougou recrutée par l'IEF, sur la base des devis établis par le CTR de l'Inspection d'académie.

A3: Achat des équipements nécessaires pour meubler les 4 classes. L'IEF se charge d'acheter le matériel qui sera fabriqué au maximum sur place : tableaux, bureaux et chaises, tables- bancs.

A4: Réhabilitation des sanitaires des 2 écoles 

A5 : Sensibilisation des enfants à la bonne utilisation des toilettes et formation des parents d'élèves, des enseignants et des
habitants de Fadiga pour le bon usage et l'entretien des sanitaires.

A6 : Organisation d'une journée « portes ouvertes » par les professeurs et l'IEF, pour planter des arbres dans les cours des écoles.

Résultats

R1 : Une entreprise locale est recrutée et 3 salles de classe sont construites.

R2 :  2 salles de classe sont construites pour l’école maternelle.

R3 : 81 tables bancs, 54 chaises, 12 tables 4 nattes 5 tableaux et 5 bureaux sont acquis.

R4 : Les blocs sanitaires de l'école sont fonctionnels.

R5 : 877 élèves, 19 enseignants, les parents d'élèves et les habitants de Fadiga sont sensibilisés et formés.

R6 : Des arbres sont plantés et on a un environnement amélioré.